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Thomas Bousquet, responsable régional du réseau des correspondants du Conservatoire botanique en Normandie, nous fait part des découvertes de ce printemps 2020 dans l'Orne, la Manche et le Calvados.

"Ce printemps est décidément très chaud. J'ai appris que nous avions eu plus de soleil au mois d'avril que dans le bassin méditerranéen... Pas rassurant tout ça mais c'est l'occasion certaine de voir sortir de belles choses en botanique et de petites curiosités ! Ouvrons donc les yeux car ça commence très fort cette année !

  • Dans l'Orne : j'ai eu le plaisir de découvrir une population de milliers de pieds de Cardamine à bulbilles (Cardamina bulbifera). Cette espèce est très rare, en Normandie elle est en limite d'aire de répartition. Elle bénéficie d'un plan de conservation en région. J'ai aussi observé une petite curiosité : le Gesse commune (Lathyrus sativus) n'avait pas été revu depuis le 19e siècle. Pourtant ses fleurs d'un magnifique bleu attirent forcément l'oeil. 
  • Dans la Manche : c'est avec un grand plaisir que j'ai appris que Sammuel Roetzinger a découvert une nouvelle station de la très rare Canneberge (Vaccinium oxycoccos) dans le Cotentin. Cette espèce bénéficie également d'un suivi très fin en région.
  • Dans le Calvados : c'est Nicolas Girard qui a découvert dans le Bessin une nouvelle espèce pour la région. Il s'agit du Sérapias à petites fleurs (Serapias parviflora), une petite orchidée très discrète qui était auparavant rare en France et localisée au bassin méditerranéen et la côte atlantique. L'espèce est protégée et semble en expansion ; est-ce du au réchauffement climatique ? Elle s'arrêtait aux côtes bretonnes et voilà qu'elle vient de faire un bond jusqu'en Normandie. J'ai eu le plaisir d'aller l'observer  en compagnie du découvreur ainsi que de Patrick Martin du réseau des correspondants bénévoles. Ouvrez les yeux elle se cache peut être chez nous, je pense notamment au littoral de la Manche mais aussi sur les pelouses urbaines dans les terres...

Je vous souhaite à tous d'excellentes observations botaniques."

Photos : Thomas Bousquet (CBN de Brest) et Sammuel Roetzinger.

Contact

Thomas Bousquet
Chargé d'études flore
Antenne Normandie-Caen
Conservatoire botanique national de Brest
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02 31 96 77 56

 

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Une seule population de Sélin à feuilles de carvi est recensée aujourd'hui en Anjou. Le Conservatoire botanique étudie avec la communauté de communes des Vallées du Haut-Anjou et la commune nouvelle Erdre-en-Anjou* les mesures à mettre en place pour mieux la préserver.

Focus sur le Sélin à feuilles de carvi

Le Sélin à feuilles de carvi (Selinum carvifolia) vit dans les prairies humides, les roselières et les bois clairs. Elle appartient à la famille des Apiacées caractérisée par une inflorescence (groupement de plusieurs fleurs) typique en forme d'ombelle : d'où leur appellation d'ombellifères.

Ses fruits sont profondément sillonnés de même que sa tige. Ses feuilles à contour allongé sont deux à trois fois complètement divisées.

Cette plante est inscrite sur la liste des espèces protégées en Pays de la Loire et considérée comme quasi menacée sur la liste rouge de la région.

Un constat alarmant

Les récents inventaires floristiques menés en Anjou, notamment dans le cadre de l’Atlas de la flore de Maine-et-Loire, ont permis de faire un constat alarmant. Cette plante n'a été recensée que dans une seule localité alors qu'elle était signalée au 19e siècle dans les prés humides bordant l’Oudon et la Verzée et dans le quart nord-ouest du Maine-et-Loire.

Le Conservatoire botanique a donc alerté la communauté de communes des Vallées du Haut-Anjou, où se situe la population actuelle, afin de faire part de l’existence de cette espèce et des enjeux associés, ainsi que d’étudier ensemble les actions envisageables pour la préservation de cette plante.

L’accueil a été d’autant plus favorable que la commune d’Erdre-en-Anjou a lancé un Atlas de la biodiversité communale pour mieux connaître et préserver son patrimoine naturel.

Prochainement

Une rencontre sur le terrain est prévue en juillet entre les différents acteurs pour discuter des mesures à mettre en place. Des recherches ciblées vont également être lancées pour tenter de découvrir d’autres populations.

Malgré cette situation très précaire, il est permis d’espérer offrir un avenir meilleur à cette ombellifère des prairies humides.

Contact

Julien Geslin
Chargé d'étude flore
Antenne Pays de la Loire
Conservatoire botanique national de Brest
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Partenaires

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* La commune nouvelle Erdre-en-Anjou est issue de la fusion de 4 communes : Brain-sur-Longuenée, Genée, La Pouëze, Vern d'Anjou.

En 2019, des milliers de données de partenaires ont intégré la base de données Calluna du Conservatoire botanique. Ces données essentielles, sur les plantes sauvages et les lichens de nos régions, rejoignent ainsi la grande encyclopédie dynamique du monde végétal sauvage de l'Ouest de la France. Elles vont permettre de produire des analyses utiles aux responsables de l'aménagement et de la gestion du patrimoine naturel grâce au rôle d'animation du Conservatoire et de l'implication de citoyens, de collectivités, d'établissements publics et d'associations naturalistes.

Des partenaires mobilisés

  • En Pays de la Loire, un important travail de vérification et de validation des données des bases du CPIE Loire Anjou et du Parc naturel régional Loire Anjou Touraine a pu être mené grâce au soutien du Département du Maine-et-Loire. Il a consisté à analyser l’ensemble des observations concernées, à confirmer certaines déterminations et à obtenir diverses précisions (localisation...). Par ailleurs, au niveau informatique, un travail de mise en conformité des données avec les référentiels taxonomiques et géographiques a été réalisé. Aujourd’hui ce sont 111 151 données du CPIE et 9 416 données du Parc qui ont pu être intégrées à Calluna soit plus de 120 000 observations au total.
  • En Bretagne, la réalisation d’Atlas de biodiversité communale et intercommunale constitue un élément moteur pour l'amélioration des connaissances floristiques. Des partenariats sont mis en place avec les collectivités qui portent ces atlas : les personnes en charge des inventaires floristiques suivent le cadre méthodologique de l’inventaire permanent de la flore du Conservatoire botanique et saisissent leurs données via le Carnet de terrain du Conservatoire.
    Ces projets mobilisent le réseau de bénévoles de Bretagne Vivante à Landerneau, Brest métropole, Concarneau, Pouldreuzic, Sainte-Hélène et Josselin. Pour l’atlas de Lamballe Terre & Mer, porté par l’association Viv’Armor Nature, les données floristiques récoltées majoritairement par une bénévole de Viv’Armor et du Conservatoire ont également rejoint la base de données Calluna. Le partenariat mis en place avec le Parc naturel régional du Golfe du Morbihan reprend également ce cadre pour la récolte des données floristiques de leur atlas de biodiversité.
    Grâce à cette méthode de travail, les botanistes et organismes impliqués profitent du contrôle des données assuré par le Conservatoire et d’une restitution des données élémentaires, mais également de données de synthèse : liste de taxons par commune, mise en évidence des taxons à enjeu… La connaissance progresse alors rapidement et efficacement.
  • En Normandie, les observateurs bénévoles, en complément des agents du Conservatoire, continuent leur travail de terrain, dans le cadre de l’inventaire permanent de la flore ou de projets d’atlas floristiques départementaux.
L'info croustillante • Parmi les 12 départements du territoire d’intervention du Conservatoire, le Maine-et-Loire est celui qui cumule dorénavant le plus de données floristiques de terrain (705 598 observations).

Le cadre d'action

Pour répondre à ses objectifs d’amélioration des connaissances et de prise en compte des enjeux de préservation de la biodiversité, le Conservatoire poursuit la mutualisation, la validation et l’analyse des données floristiques recueillies à l’échelle des Pays de la Loire, de la Bretagne et de la Basse-Normandie.

Ce travail est rendu possible grâce au dispositif de recueil, de saisie, de contrôle et de gestion des connaissances développé par l'établissement depuis plus de 20 ans. Celui-ci permet d’agréger les observations floristiques collectées par les agents du Conservatoire, son réseau de correspondants bénévoles et ses partenaires techniques dans le cadre de leurs études et surtout d’assurer leur validation scientifique, leur durabilité et leur mobilisation dans les différentes politiques territoriales de connaissance et de conservation de la biodiversité.

Merci à toutes et à tous !

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Contacts

Audrey Dupuy
Déléguée régionale
Antenne Pays de la Loire
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Marion Hardegen
Déléguée régionale
Antenne Bretagne
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Catherine Zambettakis
Déléguée régionale
Antenne Normandie-Caen
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Vous êtes botaniste et correspondant du Conservatoire ? Vous aimez le terrain, vous avez du temps libre dans un rayon de 1km autour de chez vous ? Ça tombe bien ! Le Conservatoire botanique national de Brest, avec l'association Manche Nature et la Société française d'orchidophilie de Normandie, vous proposent de concentrer vos regards sur l'Ophrys abeille (Ophrys apifera) afin de mieux connaître sa répartition.

Source • Jan Wikramaratna (Manche-Nature) et et Alain Rongier (Manche-Nature et SFO Normandie) sur http://manche-nature.fr/cartographie-ophrys-abeille/

L'Orphys abeille

Il va falloir écarquiller les yeux car cette magnifique orchidée est moins visible de loin que l’Orchis mâle. Ses feuilles, disposées en rosette au niveau du sol, sont présentes toute l’année, ou presque. Mais la floraison, plus ou moins précoce selon les stations, s’échelonne des premiers jours de mai jusqu’à fin juin.

Cette jolie plante se trouve en des milieux très divers, depuis les pelouses d’ornement et les talus routiers, jusqu’aux prairies un peu extensives et aux arrière-dunes de notre littoral. Peut-être cette petite orchidée se trouve-t-elle dans votre jardin ou dans celui de votre voisin depuis des années mais, du fait de la tonte, n’a pas encore pu vous dévoiler la beauté de son inflorescence ?

Transmettre ses observations

Dès que vous dénichez un Ophrys abeille, ou un petit groupe de cet Ophrys, vous avez le choix entre plusieurs façons de procéder :

Vous souhaitez utiliser les outils du Conservatoire botanique :

  • si vous êtes correspondant bénévole du Conservatoire, saisissez votre relevé directement dans le Carnet de terrain du Conservatoire,
  • si vous n'êtes pas encore correspondant mais que vous voulez l'être, faites une demande à Thomas Bousquet Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. pour saisir votre relevé dans le Carnet de terrain du Conservatoire.

Vous souhaitez utiliser les outils de la Société française d'orchidophilie :

  • saisir le relevé directement sur une carte, en temps réel ou différé, dans l’APP ‘NaturaList’ sur smartphone Android, qui alimente automatiquement le site de la SFO, Orchisauvage,
  • saisir le relevé sur Orchisauvage,
  • envoyer votre relevé avec vos photos éventuelles à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

N'oubliez pas d'indiquer ces informations très importantes :

  • le nom de la commune,
  • la date du relevé
  • les coordonnées géographiques (longitude et latitude) du relevé. Pour avoir ces données, vous pouvez aller sur le site Géoportail.

Quelle que soit la méthode choisie, il sera bien utile de préciser le nombre d’ophrys comptés à cet endroit et si possible le stade de floraison : en boutons (encore aucune fleur ouverte sur le pied), début floraison (jusqu’à un tiers de fleurs ouvertes sur le pied), pleine floraison (une majorité de fleurs ouvertes), fin de floraison (jusqu’à un tiers de fleurs fanées en haut de l’inflorescence), fanée (la plupart des fleurs fanées). 
Exemple de relevé sur un lieu : 4 plantes en boutons, 3 plantes en DF, 4 plantes en PF.

Chaque relevé que vous ferez nous permettra de mieux connaître la répartition et l’abondance de cette orchidée dans notre département. Comme en 2019, ces données seront analysées et synthétisées par le Conservatoire botanique qui établira la carte de répartition globale de l'espèce. L'application eCalluna sera ainsi actualisée. Toutes ces données seront partagées entre Manche-Nature, la Société française d’orchidophilie et le Conservatoire botanique national de Brest.

Liens utiles

Suivre l'avancée des observations

Logo ecalluna reflexionSi vous souhaitez suivre l'avancée des observations collectées, rendez-vous sur l'application web eCalluna. Actualisée chaque jour, elle affiche en temps quasi réel la liste des plantes de votre commune, le nombre de données par région, par département...

Pour cela privilégiez la "Recherche par territoire".

Et si vous souhaitez connaître la répartition d'une plante sur département ou une région, tentez votre chance du côté de la "Recherche par plante" !

Contact

Thomas Bousquet
Chargé d'étude flore
Antenne Normandie-Caen
Conservatoire botanique national de Brest
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Le bilan du Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare a été présenté  au Conseil national de Protection de la nature (CNPN) en début d'année. Ses membres ont félicité les acteurs pour le travail accompli au cours des six années et encouragé la poursuite des actions.

En quelques mots, les objectifs du Plan national d'actions

Le Panicaut vivipare figure parmi les plantes les plus rares et les plus menacées d'Europe. Identifié comme une priorité par l'Etat, il fait l'objet d'un Plan national d'actions, coordonné depuis 2013 par le Conservatoire botanique national de Brest qui implique le plus largement possible les acteurs locaux afin :

  • d'améliorer les connaissances concernant la biologie et l'écologie de l'espèce,
  • de conserver et étendre la population de Panicaut vivipare de Belz et de restaurer les populations disparues,
  • d'informer et de communiquer sur l'espèce auprès des scientifiques, des élus et du grand public.

Que faut-il retenir de sa mise en oeuvre ?

Le bilan des 6 années met en avant :

  • Un réseau d'acteurs impliqués et une gouvernance multi-partenariale réussie.
  • Une avancée sur la connaissance de l'espèce et des protocoles d'études.
  • Un travail de multiplication de plants et récolte de graines maitrisé, un travail sur les herbiers à poursuivre.
  • Des pratiques de gestion améliorées mais une conservation de l'espèce sur site à l'état sauvage qui reste fragile.
  • Des tests de réintroduction sur des sites expérimentaux qui laissent présager un maintien durable.
  • Une espèce de plus en plus connue des passionnés de nature, des botanistes, des élus et du grand public.
On le sait maintenant • Le Panicaut vivipare est une plante hémicryptophyte à rosette des milieux temporairement inondés. Elle présente un cycle de reproduction court, conditionné par la durée de la période où elle se trouve hors de l'eau. L’espèce se distingue par une remarquable capacité de multiplication végétative, d’où son nom (abusif) de vivipare. La floraison a lieu en été jusqu’au début de l’automne. Seules les abeilles et les fourmis semblent la butiner. Après la floraison la rosette basale meurt, mais plusieurs rosettes clonales axiales se développent, ce qui explique notamment sa distribution en patch. Le Panicaut vivipare se reproduit également par graines et les observations en conditions contrôlées suggèrent la coexistence de l’allo et l’autofécondation. Ces observations et bien d'autres sont à retrouver dans le bilan.

 

Jetez un oeil aux films réalisés

"Histoire végétale : le Panicaut vivipare"
Un film de 2 min pour découvrir cette plante originale
"Regards d'acteurs : la préservation du Panicaut vivipare"
Un film de 8 min qui explique les techniques et méthodes déployées

 

Quelles sont les suites attendues ?

Le Conservatoire botanique a été missionné par le ministère de la Transition écologique et solidaire pour proposer en 2020 un deuxième Plan national d'actions avec pour objectif principal de consolider le réseau d'acteurs.

Il s'agira également de trouver les bonnes conditions pour assurer la gestion durable de la station historique de Belz et des sites refuge ayant fait l'objet d'expérimentations de réintroduction.

En parallèle, les actions sur le terrain se poursuivront : suivi des populations, gestion des sites, multiplication de plants, sensibilisation des publics…

Partenaires

Contact

Marion Hardegen
Déléguée régionale de l'antenne Bretagne
Conservatoire botanique national de Brest
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