
Le Conservatoire botanique termine actuellement le repérage de balades numériques qui permettront de découvrir à partir du printemps 2019 les plantes sauvages de la vallée de la Loire. Pascal a joué à cache-cache avec les asters !
De ces toutes dernières prospections faites le long des futurs itinéraires qui croisent parfois les berges du fleuve, on peut retenir l’abondante floraison d’arrière saison de l’Aster lancéolé. En quelques décennies, cette espèce d’origine horticole s’est répandue spontanément dans la vallée de la Loire de l’aval de Nantes jusqu’à sa source !

Fleurs blanches à liliacées de l’Aster lancéolé (Aster lanceolatus = Symphyotrichum lanceolatum) épanouies en septembre-octobre.
Un autre aster, l’Aster maritime peuple la partie la plus basse de l’estuaire de la Loire. Il vient du littoral et pénètre à l’intérieur de l’estuaire à la faveur de marais littoraux sur vases salées appelés « prés salés ». Ses feuilles charnues qu'on dit « succulentes », recouvertes d’un vernis sont une forme de résistance à la forte concentration en sel du milieu. Cette aptitude le distingue de l’Aster lancéolé, lui non succulent, qui ne tolère qu’un faible taux de salinité. C’est pourquoi l’Aster lancéolé et l’Aster maritime ne cohabitent jamais dans la vallée de la Loire.
Une autre différence entre les deux asters réside dans leur période de floraison. L’Aster maritime, en fleurs cet été, est en effet aujourd’hui en fruits. C’est donc comme si les deux espèces cousines s’amusaient à jouer à cache-cache à la fois dans l’espace et dans le temps…

Fleurs violacées et feuilles charnues de l’Aster maritime (Aster tripolium = Tripolium pannonicum) épanouies en juillet-août.

Fruits de l’Aster maritime, ici en octobre : ils sont constitués de petites graines brunes surmontées d’une aigrette de soies comme chez le Pissenlit.
Les balades numériques
L’objectif est de proposer une expérience de nature, d’accès simple et ludique, invitant à l’observation de la flore grâce à Baludik, une application mobile. Les balades seront accessibles au printemps 2019 ! Patience, patience...
Contact
Pascal Lacroix
Conservatoire botanique national de Brest
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Balades numériques "En'Quête de plantes" en Pays de la Loire
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Balades numériques "En'Quête de plantes" en Pays de la Loire
Chaque année, le Conservatoire botanique organise une formation de terrain pour ses botanistes et phytosociologues salariés sur une thématique et un lieu de son territoire d'intervention. Les 2 et 3 juillets derniers, ils étaient en Sarthe dans la Champagne mancelle pour y étudier les plantes liées aux cultures, aussi appelées plantes messicoles.
Le territoire choisi
Il s’agit d’un plateau calcaire dominé par des cultures céréalières situé à l’ouest du Mans autour des communes de Loué et de Saint-Christophe-en-Champagne.
Malgré la très forte régression des espèces messicoles depuis l’utilisation de produits phytosanitaires dans l’agriculture, certaines parcelles relativement épargnées en abritent encore une diversité importante.
Zoom sur...
L'équipe du Conservatoire botanique a observé des espèces devenues rares aujourd’hui comme la Cotonnière à feuilles spatulées (Filago pyramidata L.), le Peigne de Vénus (Scandix pectens-veneris L.) ou le Miroir de Vénus (Legousia speculum-veneris (L.) Chaix).
Les botanistes et phytosociologues ont également visité la station de Caucalis à feuilles de carotte (Caucalis platycarpos L.), une ombellifère rarissime dans l'Ouest de la France (Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire). Cette espèce est est en danger critique d’extinction dans la région Pays de la Loire. Cette station a été redécouverte en 2016.
Non loin de là, ils ont pu aussi observer le magnifique Ail de Déséglise (Allium sphaerocephalon L. subsp. sphaerocephalon var. deseglisei (Boreau) Martrin-Donos), décrit par Alexandre Boreau en 1853 et qui n’avait plus été mentionné depuis 1860 ! Incroyable !
Malgré le faible engouement des botanistes à herboriser dans ces milieux souvent pauvres en espèces, les cultures offrent pourtant encore de belles surprises !
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- Une enquête participative à la recherche des plantes messicoles en Pays de la Loire
- L'équipe du Conservatoire botanique national de Brest
- Le territoire d'intervention du Conservatoire botanique national de Brest
- Observatoire des plantes sauvages
L'une des plantes les plus rares de Bretagne est sous le feu des projecteurs ! Deux films sont en préparation grâce au soutien financier de la marque Yves Rocher et des partenaires du Plan national d'actions. Sorties prévues pour 2019.
Les résultats attendus
- Un film de 5 min destiné aux amateurs de nature et aux professionnels de l'environnement pour les informer sur la diversité du patrimoine végétal et sa fragilité, expliquer les techniques et les méthodes scientifiques mises en oeuvre pour sa préservation et montrer la diversité des acteurs qui contribuent à la réussite de ces actions.
- Un film de 2 min destiné à un public plus familial et un public de citoyens pour leur faire découvrir une plante originale en voie de disparition en Bretagne.
On vous en dira plus prochainement !
En coulisses
Partenaires
- Réalisateurs : Girwet Productions et Aéroptique
- Partenaire financier pour la réalisation des films : Laboratoires de biologie végétale Yves Rocher
- Coordinateur du Plan national d'actions : Conservatoire botanique national de Brest
- Partenaires financiers du Plan national d'actions : Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement de Bretagne, Agence de l'eau Loire Bretagne, Conseil départemental du Morbihan, Bretagne vivante, Université de Bretagne Occidentale, Arche aux plantes
- Partenaires techniques du Plan national d'actions : Syndicat mixte de la Ria d’Etel, Commune de Belz, Pierrick le Hen - éleveur, Université de Bretagne Occidentale (Laboratoire EA Géoarchitecture - TUBE), Université de Montpellier (Laboratoire ISEM), Centre des monuments nationaux (Alignement de Carnac), IBADER - Instituto de Biodiversidade Agraria e Desenvolvemento Rural (Saint-Jacques-de-Compostelle)
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Le Plan national d'actions en faveur du Panicaut vivipare
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Le Plan national d'action en faveur du Panicaut vivipare
Mercredi 10 octobre à Quimper, les partenaires financiers, techniques et les experts se sont réunis autour du Conservatoire botanique national de Brest pour installer officiellement le comité de pilotage du programme de cartographie de la végétation de Bretagne. L'assemblée nombreuse a pu découvrir en avant-première les résultats sur le département du Finistère dont la mise en ligne est prévue pour début 2019.
Paroles
Eric GUELLEC, président du Conservatoire botanique national de Brest
« Ce projet de cartographie s’inscrit dans le cadre du développement continu des compétences du Conservatoire botanique national de Brest. Il permet de franchir une étape importante dans l’exercice du service public de la biodiversité en offrant à tous les acteurs de l’aménagement et de la gestion du territoire un support commun de travail, particulièrement précieux pour la planification écologique. »
Thierry BURLOT, vice-président de la Région Bretagne en charge de l’environnement et de la biodiversité
« Fruit de la volonté de l’ensemble des partenaires bretons, cette cartographie constitue un outil régional majeur pour accompagner collectivités et élus dans une meilleure prise en compte des enjeux de biodiversité sur leur territoire, notamment dans leurs travaux d’aménagement. Elle fournira des informations homogènes sur l’ensemble de la région, facilitant ainsi le développement des démarches locales. »
Patrick SEAC’H, directeur adjoint de la DREAL Bretagne
« Ce projet marque une avancée majeure dans la connaissance des territoires et dans notre capacité collective au partenariat et à l’innovation. Mis à disposition de tous les acteurs bretons, il porte une ambition et offre de nouvelles perspectives dans la mise en œuvre des politiques publiques et dans l’émergence d’initiatives pour l’aménagement du territoire et la sauvegarde de la biodiversité. »
Georges LOSTANLEN, délégué aux espaces naturels du Département du Finistère
« Connaître la végétation, c’est connaître son territoire, ses couleurs et ses paysages. C’est aussi une façon de révéler l’empreinte de l’homme sur son milieu. A l’échelle d’une intercommunalité finistérienne, cette connaissance libre d’accès représente un état des lieux d’une précision jamais atteinte et une aide à la décision pour l’aménagement du territoire. Elle permettra à chacun de réaliser des diagnostics, des planifications et des actions sur des bases communes et fiables. »
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- Dossier de presse "La végétation de Bretagne en ligne et en accès libre d'ici 2020" du 10 octobre 2018
- Article de presse du Télégramme du 11 octobre 2018 "La végétation en Bretagne : un outil pour la biodiversité"
- Article de presse du Courrier du Léon du 18 octobre 2018 "Bretagne. Une cartographie de la végétation bientôt en ligne"
- Article de presse d'Ouest-France du 20 octobre 2018 "La naissance d'une carte de toute la végétation bretonne"
- Interview sur Radio Evasion le 19 novembre 2018 "Cartographier le paysage végétal de Bretagne"
- Le programme "Cartographie de la végétation de Bretagne"
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Le programme "Cartographie de la végétation de Bretagne"
Un réseau national de documentalistes s’est réuni les 24 et 25 mai 2018 à Toulouse. Il comprend, entre autres, des agents du ministère en charge de l’Ecologie, des agences de l’eau, de l’Agence française de la biodiversité, de l’Office international de l’eau, des offices de l’eau des départements d'Outre-mer, des pôles-relais zones humides, des conservatoires botaniques nationaux et des parcs nationaux...

Les conservatoires botaniques nationaux de Bailleul et de Brest ont présenté les missions des conservatoires, leurs centres de documentation et le projet de Catalogue documentaire commun au réseau des conservatoires. L'objectif était de réfléchir à la contribution du Catalogue pour enrichir le Portail documentaire eau et biodiversité de l'Agence française pour la biodiversité sur la thématique terrestre.
Cela a été l’occasion pour la plupart des participants de découvrir les conservatoires botaniques nationaux, la richesse et la diversité de leurs fonds documentaires.
Le séminaire a enchaîné présentations, visites, échanges et ateliers de travail en particulier sur l’avenir du Portail documentaire eau et biodiversité. L’ensemble des deux jours s’est déroulé dans une ambiance constructive et conviviale grâce à une organisation sans fautes de l'Agence de l'eau Adour-Garonne située à Toulouse.
Les conservatoires botaniques nationaux de Bailleul et de Brest continuent à participer aux groupes de travail et aux comités de pilotage du réseau.
© Source de l'article : CBN de Bailleul - https://www.cbnbl.org
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