Certains groupes de plantes à fleurs et fougères restent encore méconnus ou sont difficiles à déterminer. Il n’est pas toujours facile pour le.la botaniste de terrain de se tenir informé.e de toutes les études récentes apportant de nouveaux éclairages, les informations étant dispersées et pas forcément prises en compte dans les flores usuelles. Voici des outils pour aider à confirmer ou infirmer vos observations botaniques, vous apporter des critères d’identification discriminants, des informations sur les noms latins utilisés, des commentaires sur la répartition des plantes, des références bibliographiques ou encore les pièges à éviter…
Le nom de référence en latin est celui du R.N.F.O.
disposition des épillets les uns par rapport aux autres
taille et forme des pièces florales et des caryopses
Commentaires
La distinction entre les plantes du groupe Aira caryophyllea pose souvent problème : certains individus apparaissent bien caractérisés (taille des pièces florales, mode de tallage…) mais de nombreux spécimens semblent intermédiaires. Il convient de s’attarder sur les individus bien développés en prenant soin de laisser de côté les individus chétifs.
Bien que ce groupe soit commun sur notre territoire, la répartition précise de chacun des taxons reste lacunaire. A titre d’exemple, Aira caryophyllea L. subsp. armoricana (F.Albers) Kerguélen était principalement signalé sur le littoral mais a été récemment trouvé dans l’intérieur des terres comme dans le Maine-et-Loire (cf. E.R.I.C.A. n°26 p.109).
Documents de référence
Albers F., 1979 - Zwei neue Arten der Gattung Aira (graminae) : A. armoricana und A. byzantine. Willdenowia, 9 : 283-284.
Bousquet T., Chagneau D., Dortel F., Gautier C., Geslin J., Guillemot V., Jarri B., Lieurade A., Rivière G., 2013 - Bilan des découvertes intéressantes de l'année 2012. E.R.I.C.A., 26 : 91-126.
Présentation "Les Aira des Pays de la Loire" lors de la réunion annuelle des correspondants.es des Pays de la Loire le 15/02/2014.
La sous-espèce australis (C.A. Mey.) Jáv. a pour répartition naturelle le Sud-Est de l’Europe et le Sud-Ouest de l’Asie. Les observations récentes montrent qu’elle est abondamment plantée dans les haies «bocagères», les lotissements, aménagements routiers... Ce taxon vient seulement d’être découvert en 2017 en dehors de ces lieux de plantations : il a été trouvé échappé à la Roche-sur-Yon (Vendée) en fond de vallon (vallée de l'Yon). L’hybride entre les 2 sous-espèces (nsubsp. hungarica (Kárpáti) Grosset) a aussi été détecté au même endroit.
Des recherches plus fines sont à entreprendre pour détecter la présence de la plante non indigène et de l’hybride, et leur éventuel impact sur la flore locale.
Lambinon J., Verloove F., 2012 - Nouvelle flore de la Belgique, du Grand-Duché de Luxembourg, du Nord de la France et des régions voisines (Ptéridophytes et Spermatophytes. éd. 6. Bruxelles : Jardin botanique national de Belgique.1195 p.
Domina G., Raimondo F., 2009 - A new species in the Portulaca oleracea aggregate (Portulacaceae) from the Island of Soqotra (Yemen). Webbia, 64 (1) : 9-12.
Tison J.-M. et Foucault B. (de) (coord.), 2014 - Flora Gallica. Flore de France. Mèze : Biotope éditions, XX-1195 p.
Uotila P., Sennikov A., 2012 - The nomenclature of Portulaca oleracea and P. sativa (Portulacaceae). Willdenowia, 42 (1) : 25-28.
Diaporama "Les grandes renouées asiatiques" de la formation du 03/05/2012 sur les espèces invasives terrestres organisée par le CETE de l’Ouest (CEREMA) et la DREAL des Pays de la Loire
Tison J.-M. et de Foucault B., 2014 - Flora Gallica : Flore de France. Biotope, Mèze, xx + 1195 p.
Tison J.-M., Jauzein P., Michaud H., 2014 - Flore de la France méditerranéenne continentale. Naturalia publications / Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles, 2078 p.
Ferrez Y., 2009 - A propos de trois espèces du genre Bolboschoenus (Ash.) Palla en Franche-Comté. Les nouvelles archives de la flore jurassienne, 7 : 57-60.
Présentation "Le groupe Scirpus maritimus" lors de la réunion annuelle des correspondant.e.s des Pays de la Loire le15/02/2014 à Saint-Géréon.
Le programme CoLiBry (Connaissance des charophytes, des lichens et des bryophytes) a pour objectif d’étudier un compartiment de la biodiversité, particulièrement méconnu, celui concernant les mousses, les lichens et certaines algues très particulières, les charophytes.
L’Ouest de la France, avec son climat atlantique et sa grande variété de milieux, du littoral aux terres intérieures, offre en effet un terrain particulièrement propice à ces espèces. Le but premier est de mieux les identifier et de comprendre les milieux les abritant. Mais il s’agit aussi d’un grand programme scientifique de collecte et de
partage de données afin de cerner les enjeux de préservation de ce monde végétal pour ensuite engager des mesures de gestion, de suivi et de conservation.
"Ces données sont majeures pour améliorer la connaissance de la biodiversité et mieux la prendre en compte dans la gestion des territoires ; certaines espèces sont très rares et indiquent des milieux très originaux qui méritent une attention particulière" - Sylvie Magnanon, directrice scientifiques des actions interrégionales au Conservatoire botanique national de Brest.
L'application eCoLiBry permet de visualiser la répartition départementale des algues, des lichens et des mousses de l'Ouest de la France, consulter également les référentiels nomenclaturaux et les références bibliographiques ou encore, pour les correspondant.e.s du Conservatoire sur accès réservé, saisir en ligne les observations botaniques et lichénologiques.
Lecron J.-M., Fisson P., Fried G., Liétout M., Niebler F, Verloove F., 2021 – Deux nouvelles espèces de Wolffies en France métropolitaine : Wolffia columbiana H.Karst. et W. globosa (Roxb.) Hartog&Plas (Araceae). Bull. Soc. Bot. Centre-Ouest52, à paraitre.