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Endémique de l’île de Raiatea, Sclerotheca raiateensis – le Tiare ‘apetahi – est un arbuste emblématique de la flore menacée de Polynésie française. Classée « En danger critique » sur la Liste rouge nationale (UICN France et al., 2015), l’espèce subit de fortes pressions : prédation par les rats, dégâts causés par les cochons sauvages, plantes invasives et champignons pathogènes.

Dans le cadre d’une convention avec la Direction de l’Environnement de Polynésie française, le Conservatoire botanique national de Brest apporte un appui scientifique à la connaissance de cette espèce et à sa conservation. Ce travail s’appuie sur les recherches menées depuis plusieurs années par les botanistes de la Direction de l’Environnement, qui ont permis de poser les bases des premiers protocoles de germination. À partir de ces travaux, plusieurs tests ont été réalisés à Brest, en boîtes de Petri et terrines de terre, dans des conditions expérimentales contrôlées.

Ces essais, menés sur 43 lots de graines fraîches collectées en novembre 2024, ont permis de tester 32 protocoles différents, avec des taux de germination atteignant jusqu’à 83 % dans les meilleures conditions. Ces résultats ont permis de définir un protocole optimum, aujourd’hui utilisé pour engager des essais de culture en conditions contrôlées à Brest. En complément, de nouveaux tests sont en cours sur 46 lots de graines anciennes, issues de 20 individus, afin d’évaluer leur capacité de germination et mieux connaître la durée de vie des graines.

En parallèle, des travaux sont également conduits en Polynésie : culture in vitro par l’Épic Vanille et suivi in situ par la Direction de l’Environnement. Ces efforts conjoints visent à assurer la conservation et la pérennité de cette espèce végétale patrimoniale.


Apetahia raiateensis © Fred JACQ

 

 

D'après la légende, une jeune femme, 'apetahi, serait montée sur le mont Temehani afin de se suicider après avoir découvert que son mari la trompait. Elle se serait coupé la main pour se vider de son sang, donnant ainsi naissance à la fleur de Tiare 'apetahi….

 « Tau, tu m'as trahie. Je te laisse un signe de notre amour, cette fleur à la forme de ma main droite. Lorsque tu cueilleras la Tiare 'apetahi, tu me cueilleras moi. »

Les 22 et 23 mai 2025, le CBN de Brest est intervenu pour la  2e année consécutive, dans le cadre d’une formation organisée au titre de la démarche « Végétal local » au lycée agricole Le Fresne d’Angers-Ségré. Cette formation était co-organisée par le lycée, la Fédération Régionale des Chasseurs des Pays de la Loire, par Végépolys Valley, au travers des projets GRAINAGRI et FLOR’AGRI et râce au soutien financier de la Région Pays de la Loire.

Elle a réuni une dizaine de participants qui souhaitaient s’informer en vue de développer une activité de récolte de graine ou de pépinière de végétaux locaux. Le programme portait sur la recherche de sites de collecte, la reconnaissance et la mise en production de végétaux herbacés sauvages d’origine locale. Cécile Mesnage, CBN de Brest, antenne Pays de la Loire, est intervenue en particulier afin de sensibiliser les participants aux statuts de la flore protégée et menacée, aux conditions de reprise et de durabilité des implantations de ces végétaux en fonction des conditions de sol (ph, humidité…) et à diagnostiquer un site de collecte potentiel.

 

 

Végétal local est une marque collective simple qui a été créée à l’initiative des Conservatoires botaniques nationaux, le Réseau Haies France et Plante et Cité en 2015. Elle a pour objet de définir les outils et le cadre pour la collecte, la production et la traçabilité des végétaux sauvages d’origine locale et la conservation de leur diversité génétique en proposant sur le marché des végétaux adaptées aux territoires.

168 professionnels collecteurs de graines, de boutures ou producteurs de végétaux sont aujourd’hui bénéficiaires de la marque. La marque est aujourd’hui propriété de l’Office français de la biodiversité (OFB). Le CBNB contribue notamment à valider des nouveaux végétaux à intégrer dans la filière de production pour la région d'origine Massif armoricain

Depuis trois ans, le CBN de Brest suit la reprise de la végétation après incendies  sur les sites des monts d’Arrée, du Menez Hom (Finistère) et de Campénéac (Morbihan). Depuis l’année dernière, des landes et pelouses situées à Pluherlin (Morbihan), incendiées en 2023, font également l’objet d’un suivi.

Les suivis mettent en évidence une bonne reprise des landes bénéficiant d’une gestion régulière (fauche ou pâturage), ainsi que des milieux humides. Dans les landes « embroussaillées » et les landes sèches, la reprise est plus lente ou contrariée : la végétation initiale peine à se rétablir. En contexte forestier (site de Campénéac), les landes en place avant incendie tendent à être remplacées par des fourrés d’ajoncs ou de bouleaux.

Dans les monts d’Arrée, le CBN de Brest étudie également l’effet des incendies sur deux espèces menacées, le Malaxis des marais (Hammarbya paludosa) et le Lycopode sélagine (Huperzia selago). Le Malaxis des marais a survécu et bien repris sur un des sites brûlés, en revanche le Lycopode inondé semble avoir beaucoup souffert et n’a pas été réobservé depuis les incendies.

 

Ces suivis sont financés par les Départements du Finistère et du Morbihan et la DREAL Bretagne, en partenariat avec le Parc Naturel Régional d’Armorique, le Syndicat de Bassin versant de L’Elorn, l’Université de Bretagne occidentale, le Syndicat de Bassin de la Vallée de l’Oust et de nombreux acteurs naturalistes.

 


Suivi d’une tourbière incendiée (monts d’Arrée) © Gaëtan Masson (CBN de Brest)


 

 

Le CBN de Brest participe pour une durée de 2 ans à une étude portée par Eaux & Vilaine (Établissement public territorial du bassin de la Vilaine) visant à élaborer et tester des méthodes d'inventaire et de cartographie de la végétation et des habitats d’intérêt communautaire de milieux ouverts sur la vallée de la Vilaine aval (sites Natura 2000 « Marais de Vilaine » et « Estuaire de la Vilaine »).

Depuis fin d’avril, les botanistes du Conservatoire et d’Eaux & Vilaine prospectent plusieurs sites ateliers représentatifs du territoire afin d’y réaliser des relevés phytosociologiques. L’analyse de ces relevés permettra d’élaborer une typologie des groupements végétaux et des habitats qui servira de base pour la cartographie des sites ateliers qui sera réalisée en 2026 par Eaux & Vilaine avec l’accompagnement du CBN de Brest.

En parallèle, une étude de faisabilité évaluera les possibilités de la mobilisation de la télédétection pour étendre la cartographie à un territoire plus large.

Les expériences acquises enrichiront les réflexions sur l’actualisation des cartographies d’habitats des sites Natura 2000 menées à l'échelle régionale.

 

Christophe Rollier et Stéphane Marc, de l’Office National des Forêt, ont découvert une station de Cynoglosse des dunes (Iberodes littoralis) sur la dune domaniale de Mousterlin en ce début de printemps 2025 !


Le Cynoglosse des dunes (Iberodes littoralis) est une espèce inscrite aux annexes 2 et 4 de la directive habitat-faune-flore et est protégée au niveau national. Jusqu’à sa découverte à Mousterlin, l’espèce atteignait sa limite nord de répartition dans l’archipel des Glénan. La population observée à Mousterlin est évaluée à 500 individus.

 


Chloé Le Floch (Chargée de mission N2000 "marais de Mousterlin), Violaine Jourdain (Bureau d'étude Biotopes),
Stéphane Marc (ONF) © E. Burguin (CBN de Brest)